Quarante ans après son premier album, la Reine de la Pop est toujours aussi captivante et déterminée à conquérir le monde de la musique. Son incroyable parcours artistique est une véritable source d’inspiration pour de nombreuses générations.
Le magnifique Celebration Tour de Madonna est l’occasion pour ses fans de revivre les moments forts de sa carrière exceptionnelle. À travers ses chansons intemporelles et sa présence scénique inégalée, elle continue de captiver les foules et de repousser les limites de la créativité.

De “Like a Virgin” à “Vogue”, en passant par “Ray of Light” et “Hung Up”, chaque chapitre discographique de Madonna reflète sa capacité unique à se réinventer et à rester en phase avec les évolutions de la musique pop. Ses talents de parolière et d’interprète lui ont permis de créer des succès inoubliables, et son influence sur la culture populaire est indéniable.
Mais au-delà de sa musique, Madonna est également une icône de la mode et une militante engagée. Son style audacieux et avant-gardiste a toujours été un reflet de sa personnalité rebelle et libre. Elle a utilisé sa notoriété pour défendre des causes qui lui tiennent à cœur, notamment la lutte contre le VIH/SIDA et l’émancipation des femmes.

Alors que le temps passe, Madonna continue d’inspirer par sa passion, sa détermination et son talent inégalé. Son héritage dans l’industrie de la musique est incontestable, et il est certain que sa musique continuera de résonner dans les années à venir.
Longue vie à la Reine de la Pop, Madonna ! Et retour sur ses meilleurs albums.
Madame X (2019)
C’est en référence au surnom jadis donné par Martha Graham, dont elle suivait ses cours à New York, que Madonna a baptisé Madame X. Et il lui sied à merveille, puisqu’il n’est ni saisissable ni entièrement aimable à la première écoute. Au contraire, il faut laisser les masques tomber, les influences défiler. Il y en a beaucoup : reggaeton, fado, pop latine, samba, morna, rap, disco et sonorités orientales se mêlent sur une trame électro chiadée qu’on doit à Mirwais. Mention spéciale aux passionnants Dark Ballet et Extreme Occident… Aussi conviés, Diplo et Mike Dean ne brillent pas particulièrement. Des duos mainstream (avec l’Américain Quavo, échappé de Migos, la Brésilienne Anitta ou le Columbien Maluma) ne font pas oublier ce contraste made in Madonna : manipuler la pop sur des paroles ultra-politisées, telles que celles de Killers Who Are Partying. Réunir la bourgeoisie et les rebelles, envers et contre tout. Y compris le bon goût.
Madonna (1983)
27 juillet 1983 : Madonna débarque dans les bacs américains, déjà connue des clubs grâce à Everybody, paru à l’automne précédent, au disco-pop ultra synthétique et efficace. Les maîtres mots de ce premier album produit par Reggie Lucas, ex-guitariste de Miles Davis… qui claque la porte suite à des différents artistiques avec Madonna. Elle le termine avec son plus ou moins petit ami de l’époque, le DJ Jellybean Benítez. Il lui concocte un énorme tube, à l’origine écrit par Curtis Hudson et Lisa Stevens pour leur groupe Pure Energy, sautillant et vitaminé à souhait :Holiday. Si les beats de Think of Me transpirent irrésistiblement la New York des années 1980, d’autres titres sont plus faibles, comme l’attendu I Know It. Mais les synthés cheezy se dévouent à un charisme dévorant : celui d’une Madonna en mode carpe diem… dont on dit alors qu’elle ne passera pas l’année. Erreur fatale !
Like a Virgin (1984)

La première fois que Nile Rodgers a vu Madonna ? “J’avais du mal à croire ce que je voyais sur scène : une Blanche mignonne à croquer qui faisait du stepping.” Si son premier album, qui porte son nom, a été bien accueilli, Madonna veut cette fois casser la baraque. À sa disposition, deux tubes signés par des duos d’auteurs-compositeurs : Like a Virgin (Tom Kelly et Billy Steinberg) et Material Girl (Peter Brown et Robert Rans), qui confirment son image de femme indépendante et ambigüe, tant financièrement que sexuellement. La plupart des autres titres ont été conçus avec Stephen Bray. Pour leur offrir un peu de profondeur, Madonna choisit Rodgers, fraîchement auréolé du succès de Let’s Dance. Enregistré en six semaines au studio new-yorkais Power Station, Like a Virgin résonne de la complicité de Madge et du guitariste de Chic, qui s’entoure des membres de son groupe afin d’obtenir un son à la fois pop et groovy. Défi relevé pour ce multidisque de platine qui “a autant de pères que Genghis Khan a de descendants” – encore une punchline de Nile !
Confessions On a Dance Floor (2005)

Après l’incompris American Life, Madonna se tourne une fois de plus vers Mirwais, qui va quitter l’aventure rapidement pour des raisons personnelles, et laisser la place à Jacques Lu Cont. Troquant ses velléités militantes pour revenir à ce qu’elle connaît sur le bout des doigts (la danse), Madonna joue à Saturday Night Fever, enchaîne les pistes de son disque comme un DJ et balaie trente ans de dance music du disco à l’electropop en passant par la Hi-NRG, justaucorps rose électrique, ghettoblaster en bandoulière, aisselles épilées et look Farrah Fawcett à l’appui. De Hung Up, et sa boucle entêtante piquée à ABBA à Future Lovers qui rend hommage à Donna Summer et Moroder de manière bien plus pertinente que Beyoncé sur son dernier album, Confessions on a Dance Floor, bourré de samples judicieux, de citations et de clins d’œil à sa propre carrière, est une usine à tubes insolente qui carbure à l’uranium enrichi et n’a pas pris, vraiment, une seule ride.
Bedtime Stories (1994)
“Express yourself, don’t repress yourself”, murmure-t-elle dans Human Nature, avant de rappeler qu’elle n’est pas désolée. Certes, mais après le raffut d’Erotica, quoi de mieux qu’un R&B soyeux et réconfortant ? Madonna appelle donc le sudiste Dallas Austin, qui a récemment travaillé avec les Boyz II Men et Nellee Hooper, membre actif de la scène de Bristol. Lequel a coécrit avec Björk le morceau-titre d’un album prouvant la richesse du croisement entre post-soul américaine et trip hop britannique, le tout passé à la moulinette pop. Parfait exemple est donné avec Secret, sur une guitare sèche et des échos wah-wah, où la voix de Madonna est veloutée à l’envi. Quant à Babyface, il fait des merveilles sur les ballades Forbidden et Take a Bow, bijou atemporel en conclusion d’un album plus avant-gardiste qu’il n’en a l’air, avant-goût de la révolution Ray of Light.
Like a Prayer (1989)

Disque tournant dans sa carrière – elle vient de divorcer de Sean Penn, elle aborde la trentaine (sa mère est décédée à 35 ans) –, Like a Prayer est le disque d’une Madonna qui dit adieu à sa posture post-adolescente pour aborder de front celle de femme, tout en démêlant les liaisons dangereuses entre sexe et emporwerment féminin. Composé avec les fidèles Patrick Leonard et Stephen Bray, l’album puise allègrement dans les inspirations de ses trois premiers albums, entre electro-funk, new-wave et disco, comme un clin d’œil à l’immense shaker musical que fut New York à la fin des seventies. Mélange de cavalcades dancefloors et de balades tire-larmes, riche d’une prod cinglante comme un coup de fouet, mais qui accuse le poids des années, Like a Prayer tient surtout sa force du single qui lui donne son titre. Un des plus grands tubes, haut la main, de Madonna comme une chorale de gospel catapultée à 3 heures du matin en plein cœur du Studio 54.
American Life (2003)
Trois ans après la tornade Music, Madonna appelle de nouveau le génie Mirwais pour son album le plus politique à ce jour. Critique acerbe de l’american way of life, directement inspirée des attentats du 11 septembre et de l’offensive armée lancée sur l’Irak par George Bush, du matérialisme et du rêve américain, le disque coince aux entournures et fait grincer des dents. Le clip d’American Life, premier single tiré de l’album est censuré, et la pochette conçue par le duo français M/M, où la diva apparaît en Che Guevara voit Madonna moquée et affublée de l’étiquette de révolutionnaire de salon. Pourtant, sur American Life, Mirwais accomplit des miracles, avec ses beats phat et sexuels, ses artefacts électroniques, ses nappes de synthés crépusculaires et ses guitares bioniques qui nappent le tout. Sublimant cette electro-folk noire et rêche qui lui est chère tout en offrant à Madonna une série de protest songs en forme de dazibao sonore.
Erotica (1992)

Conçu comme la bande-son de Sex, livre manifeste qui fit scandale en son temps et où Madonna explore le désir féminin comme les tabous liés à la sexualité, tout en envoyant valser le male gaze, Erotica est la première excursion de Madonna en dehors du club. Avec ses ambiances low-fi et sensuelles, ses halètements entrecoupés de soupirs lascifs, ses emprunts au new-jack, au jazz comme à la deep house, doublés d’un son sale, moite et étouffé, Erotica est le disque le plus à part de la discographie de Madonna et aussi l’un des plus sous-estimés. Un manifeste sexuel toujours vivace, qui sent la sueur et la cyprine, où aidée de son alter ego Mistress Dita (en hommage à l’actrice allemande Dita Parlo), Madonna parle de cul comme jamais, aborde le sadomasochisme comme le saphisme, le bondage comme l’exhibitionnisme, se suce le gros orteil et dédie une chanson entière à son vagin. Vous avez dit féminisme ?
True Blue (1986)
1986 : il est temps pour Madonna, forte des succès de ses deux premiers albums, de jouer dans la cour des grands et s’imposer comme la pop star ultime, même si elle n’a pas forcément la voix pour. Entourée du fidèle Patrick Léonard à l’écriture, True Blue est un concentré indécent de tubes qui suinte les années 80’s avec sa production chirurgicale et clinquante comme une ligne de coke. Comme le symbole parfait de l’ère MTV et de la pop FM de l’époque. De l’irrésistiblement balearic La Isla Bonita à la turbine electro-funk Open Your Heart, de la synthwave de True Blue à l’immense ballade lacrymale Live To Tell, l’album cumule les tubes, se classe parmi les plus gros succès de la diva et devient le marchepied avec lequel Madonna se hisse, enfin, à l’égal de Michael Jackson et de Prince.
Ray of Light (1998)

Quelle ouverture que la nappe synthétique presque tremblante de Drowned World/Substitute for Love ! Ses paroles sont tant inspirées par J.G. Ballard que par la récente maternité de Madonna – célébrée à plusieurs reprises ici, comme dans la techno enjouée de Nothing Really Matters. Au programme, échos jungle, trame trip hop et désir de se réinventer, aux côtés notamment de William Orbit. Lequel se défoule sur le morceau-titre de l’album, pénible, mais tubesque, jusque dans les afters de clubs sous ecstasy. Option good trip ou mauvaise descente. Si la guitare s’octroie des incursions folk ou grungy, Ray of Light est un manifeste de pop électronisante flirtant avec le new age : en témoigne le détournement sanskrit de Shanti/Ashtangi. Le tout sied à une Madonna protéiforme, reine du clip du fabuleux Frozen, coécrit avec l’un de ses complices depuis True Blue, Patrick Leonard. Au cœur de cette expérience quasi transcendantale, une ballade dans la lignée des Bedtime Stories, The Power of Goodbye.
Music (2000)
Un chef-d’œuvre pop, donc incapable de vieillir, qui ouvre la voie au XXIe siècle… Si William Orbit passe une tête (les brit’ clubbing Runaway Lover et Amazing) et qu’on doit à Guy Sigsworth le formidable What It Feels Like for a Girl, le huitième album de Madonna témoigne d’une rencontre explosive. Celle avec Mirwais, ex-Taxi Girl dont le Disco Science a, par hasard, tapé un jour dans l’œil de Madonna. De cette alchimie artistique entre “une superstar et un weirdo”, dixit Mirwais, naissent des tubes aux beats funky-disco-house (Music) et des démonstrations organico-synthétiques (la ballade I Deserve It, le midtempo country de Don’t Tell Me) mettant en valeur le timbre de Madonna, somptueux même passé à l’autotune (Nobody’s Perfect) – et ce avant beaucoup d’autres. Sur l’onirique Paradise (Not For Me), elle chante en français sur des envolées façonnées par Mirwais : “Je ne vois pas qui sont les anges, sûrement pas moi”, regrette-t-elle. C’est pourtant une grâce divine qui a touché Music, qui se conclut avec Gone, récit d’une femme résiliente.
Et vous quel est votre album préféré de Madonna?