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Lundi 3 juillet 1978, dans la France de Giscard d’Estaing, c’est l’été en pente flotte. Un temps pourri, des plages désertées, pas plus de 17° en moyenne et aucune raison d’aller jouer dehors. Et on y découvre Récré A2 et Dorothée.

Dans les foyers, on allume sa télé pour tuer l’ennui. Stupeur et tremblement, enfants et adolescents découvrent la première d’une émission jeunesse qui va marquer au fer rouge la culture populaire. Cette émission, c’est Récré A2.

Et à  l’origine de Récré A2, on trouve Jacqueline Joubert, première speakerine télé et responsable du département jeunesse d’Antenne 2 devenue aujourd’hui France 2. Jacqueline Joubert va profiter de l’été 78 pour tester une nouvelle formule au côté d’une animatrice qui ne va pas rester longtemps inconnue, Dorothée. Jacqueline Joubert, la véritable mère de cette révolution pop culturelle.

Récré A2 qui n’est pas la première émission jeunesse en quotidienne. Il y a déjà eu “Dorothée et ses amis” en 1977 ou “Isabelle et ses amis”, en février 1978. Au départ, Récré A2 ne devait être qu’un programme estivale. Mais un dessin animé va changer la donne : Goldorak.

Goldorak, véritable big bang culturel à côté des images paninis échangées ou des Games and Watchs de Nintendo. Mais ce premier Récré A2 ne se résume à un fulguro-poing ou un astéro-hache, la Panthère Rose, Casper et ses amis ou des jeux comme La Forêt Apprivoisée avec Fabrice. Et puis il y a Papivole.

3 juillet 1978, le succès est immédiat pour Récré A2. Reconduit à la rentrée, une aventure de dix ans vient de commencer.

Candy, Albator et Goldorak : le trident de la “japanimation”

35 années après sa diffusion, ce trident de l’animation japonaise résonne encore et toujours dans la mémoire collective des français. Et pourtant, à la fin des années 70, personne ne s’attend à un tel succès pour des séries diffusées d’abord parce qu’elles ne coûtent pas cher.

Le 3 juillet 1978, c’est Goldorak qui ouvre le bal. Il fera bientôt la couverture de Paris Match et illustrera même un calendrier de la poste.

Le pire et le meilleur ont été dit et écrit sur ce colosse de fer conduit par le prince Actarus, immigré extra-terrestre qui veut sauver notre belle planète bleue. Pour les uns, il décervelait les petites têtes blondes quand les petites têtes blondes ne juraient que par lui…

Candy, première série animée romantique

Mais un autre dessin animé creva l’écran et les coeurs cette même année 1978 : Candy et son pays où l’on s’amuse, l’on rit mais surtout, l’on pleure.

Candy, première série animée romantique et mélodramatique en France va briser les cœurs des filles et des garçons. 115 épisodes qui content la vie, de la naissance à l’âge adulte, d’une héroïne inoubliable, américaine orpheline à la recherche de son prince de la colline.

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Albator, prince des étoiles

Lui, c’est plutôt le prince des étoiles. C’est en 1980 qu’arrive Albator, pirate borgne crée par Leiji Matsumoto.

Goldorak, Candy et Albator ont ouvert la voie à Dragon Ball, Naruto ou One Piece faisant de la France le pays le plus “japanophile” de la planète.

L’âge d’or des programmes jeunesse

Le mercredi est une fête, le samedi matin une joie, les vacances, un rendez-vous sacré avec son téléviseur.

Et cet âge d’or des émissions jeunesse rima également avec une profusion de programmes, éducatifs ou divertissants, pédagogiques ou transgressifs : “Heidi”, “Remi sans famille”, “La Bataille des planètes”, “Scoubidou”, sans oublier “Capitaine Flam” mais aussi “Bouba”, “Oum le dauphin”, “Toffsy”, “Teleactica”, “Tom Sawyer”. La guerre des chaînes pour attirer le public jeune venait de commencer.

Fin des années 80 : l’avènement du “Club Dorothée”

Une guerre de l’audimat qui va pousser les émissions jeunesse à devenir des marques à part entière. Un âge d’or des programmes jeunesse qui atteindra son paroxysme avec l’avènement du “Club Dorothée” à la fin des années 80.

Paradoxalement, ce sera aussi le début de la fin : “Récré A2” disparaîtra ainsi dans une relative discrétion en juin 1988. Les animateurs stars ont désormais tout pouvoir.

Le Club Dorothée

Difficile de parler de Récré A2 sans évoquer le Club Dorothée, deux manières d’envisager les émissions jeunesse.

Tous les jours à l’antenne ou presque pendant près de vingt ans, voilà la performance d’une bête de travail, Dorothée, elle qui a su séduire plusieurs générations d’enfants, et réaliser l’exploit de devenir l’animatrice préférée des têtes blondes et la plus détestée des médias.

1987, la première chaîne de télévision française est privatisée. Bouygues s’empare de TF1 qui s’offre Dorothée. Après presque dix ans passé à Récré A2, elle va quitter le service public et celle qui l’a découverte : la productrice Jacqueline Joubert. Dorothée, 34 ans, est promue directrice de l’unité jeunesse de la première chaîne, fonction qu’elle exercera pendant 10 ans. Les émissions ” Croque-Vacances ” et ” Vitamine ” disparaissent. Une nouvelle époque s’ouvre.

La première émission du Club Dorothée est diffusée le mercredi 2 septembre 1987, un démarrage qui s’ouvre par un couac de playback. Jacky, Ariane, Corbier, Patrick Simpson-Jones, ils sont tous là, sans oublier les Musclés. Mais passer du public au privé n’est pas sans effets. Bye bye la Dorothée de Récré A2, bonjour la Dorothée TF1, deux personnalités bien différentes.

Et après dix ans de gloire et de diffusions quasi-quotidiennes, au printemps 1997, TF1 annonce brutalement l’arrêt du Club Dorothée.

La dernière émission se finira dans les larmes malgré des audiences encore conséquentes. La première chaîne entame alors une quête de sens et Dorothée sera l’une des victimes expiatoires de ce changement d’image. Depuis, personne n’a pu remplacer Dorothée, incarnation en chair et en os d’une télévision qui savait parler aux plus jeunes.

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