Avec son nouveau roman gay « Le Bel-Ami de Pompéi », Taram Boyle nous propulse à Pompéi dans l’Antiquité, quelques années avant l’éruption du Vésuve. Taram revisite l’histoire sans frein, ni tabou. Le voyage s’annonce dépaysant, tumultueux, mais intensément érotique.
Interview exclusive de Taram Boyle pour La Gay Life.

Bonjour Taram, pourquoi ce roman qui se déroule il y a 2000 ans ?
L’Antiquité a toujours fasciné les gays, moi le premier. Déjà adolescent je fantasmais sur ces Pompéiens aux corps athlétiques qui vivaient à demi-nus, ces esclaves superbes voués à satisfaire leur maître. Les canons de la beauté et de l’esthétisme étaient extraordinaires ! Le puritanisme n’existait pas encore et la nudité se voyait exposée à chaque coin de rue. On nous a toujours laissé entendre qu’en ce temps-là, les mœurs étaient plus libres, les différences mieux acceptées.
Mais quel héritage concret reste-t-il des homosexuels de cette époque ? Pas grand-chose, à part quelques œuvres miraculeusement parvenues jusqu’à nous. Les historiens, pour la plupart homophobes (car c’était longtemps la norme), ont “nettoyé” l’histoire de son homosexualité. Il ne reste presque rien de ces amours masculines. Depuis l’avènement de la photographie et du cinéma, les gays ont essayé de donner un peu de vie à cet homoérotisme.
C’est surtout l’industrie du porno gay qui s’est emparée du sujet, avec des scénarios qui tiennent sur un post-it. J’ai voulu contribuer à ce devoir de mémoire, en écrivant une histoire d’amour gay à cette époque, sans tabou, mais sans tomber dans la caricature. Je me suis basé sur des faits historiques et des recherches récentes sur Pompéi.

Ne crains-tu pas de t’attirer les foudres des spécialistes de l’Antiquité ?
C’est fait. Dès la sortie du roman, j’ai été banni d’un groupe Facebook à propos de l’histoire et de l’Antiquité. Vous pouvez vous épancher sur la sexualité de n’importe quel hétéro, mais parler d’homosexualité pendant l’Antiquité, c’est forcément vulgaire, choquant ou déplacé. Comme toujours, ceux qui dénigrent mon travail n’ont jamais lu un seul de mes livres.
Je ne suis pas historien, mais j’ai travaillé avec une quinzaine d’ouvrages sous la main, notamment des livres à propos des mœurs dans l’Antiquité. J’ai également lu des articles scientifiques, regardé des documentaires à propos des dernières découvertes faites à Pompéi. J’ai vérifié chaque détail. Je ne l’ai pas écrit pour les historiens, qui ne sont déjà pas d’accord entre eux, mais pour mes lecteurs gays pour qui j’ai le plus grand respect.

Quatre romans par an, ce n’est pas trop ? Ne risques-tu pas de lasser les lecteurs ?
La plupart d’entre eux travaillent huit heures par jour depuis des années sans se plaindre. Écrire est un travail, mais aussi une passion dévorante jouissive. J’ai la chance incroyable d’être lu et apprécié. Je reçois presque quotidiennement des encouragements. Quelques jours après la sortie de mes romans, on me demande quand sortira le suivant.
Je crois que pour nombre de mes lecteurs, ce n’est pas suffisant. Mais celui que je ne veux pas lasser, c’est moi-même. Le jour où je m’ennuierai dans l’écriture, j’arrêterai. On ne peut pas procurer du plaisir quand on en prend pas soi-même.

Justement, quel est ton secret pour rester inspiré et créatif ?
Je n’en ai aucun. Je lis surtout des biographies en anglais et en français, des yaois, des romans de tous horizons, et j’aime beaucoup le cinéma. J’écoute énormément de musique, car pour moi, tout vient de là. Pendant que j’écris un roman, je prends des notes sur les sujets qui m’intéressent. J’effectue des recherches.
Ainsi, lorsque l’un roman sort, j’ai déjà préparé les bases du suivant. Mais chaque processus de création est différent. J’ai passé un mois à écrire le premier chapitre du « Bel Ami de Pompéi », ce qui est beaucoup pour moi. Mais le temps est une notion abstraite dans la création. Dans le monde de l’imaginaire, la qualité n’est pas une question de lenteur.

Tu as réservé les scènes les plus torrides pour l’édition collector, pourquoi ?
L’homo-érotisme est un élément central, dans tous mes romans. Mais c’est aussi un domaine très délicat. Certains me reprochent d’en abuser, d’autres considèrent que mes meilleurs romans sont les plus chauds. Je travaille au feeling.
Dans « Le Bel Ami de Pompéi », le sexe était moins nécessaire, car les aventures d’Augustus et Servius sont déjà suffisamment mouvementées et il y a une forme de promesse sexuelle qui laisse la part belle à l’imaginaire du lecteur. J’ai ajouté les deux scènes torrides dans les bonus, comme dans « Un Amant un Or », pour les initiés, à qui je propose également des dénouements plus approfondis.

Résumé du roman Le Bel-Ami de Pompéi :
À Pompéi, pendant l’Antiquité, Antoninus tombe amoureux de Servius, un jeune esclave d’une beauté stupéfiante. Il profite de l’absence de son maître pour sortir avec lui et le faire passer pour un homme libre. De retour de Rome, le propriétaire apprend la fugue de son esclave et décide de se venger de la manière la plus cruelle.
Deux mille ans plus tard, Stanislas revit en rêve cette magnifique et tumultueuse histoire d’amour ponctuée de nombreux rebondissements. Avec Auguste, il va essayer de découvrir ce que sont devenus ces deux amants dont l’histoire hante encore les rues de la fabuleuse cité romaine…

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