Roman gay – Taram Boyle –  Les Amants Inséparables 

Le romancier gay, Taram Boyle, publie en décembre son nouveau roman « Les Amants Inséparables », une romance délicate et originale entre un hétéro qui tombe amoureux de son neveu pendant des vacances en Italie.

L’intrigue sulfureuse est tumultueuse, avec des scènes torrides et un dénouement vraiment inattendu.

En vacances en Italie avec sa femme, Thomas se sent frustré après la perte de son meilleur ami. En découvrant sa belle famille, il rencontre Eliott, à peine majeur, aussi charmant qu’avenant. Une relation scandaleuse va naître entre eux, dans la plus grande discrétion. Mais le désir est un dictateur intransigeant qui ne supporte pas les secrets…

Pour son neuvième roman, Taram Boyle utilise l’univers familial comme décor, pour une romance où le désir est un ogre insatiable.

Taram Boyle a bien voulu répondre aux questions de La Gay Life.

« Les Amants Inséparables » fait penser aux romans de tes débuts, car il est très sensible, sentimental, avec des scènes poignantes ou brûlantes. C’est un retour aux sources ?

Un peu, oui c’est vrai, même si j’ai beaucoup évolué depuis « Un amour satisfaire ». « Les Amants Inséparables » est la confrontation entre la fougue de l’innocence et les résignations d’une relation ancrée dans la routine, la rencontre entre une crise d’adolescence et la crise de la quarantaine.

Les personnages sont totalement opposés, mais ils se respectent et s’acceptent tels qu’ils sont, avec leurs failles et leurs désillusions. Ils se tendent la main, par bienveillance, mais il se produit une sorte de miracle sentimental qui s’appelle l’amour. C’est très beau.

En l’écrivant, il m’est souvent arrivé de pleurer, parce que ce qu’ils ressentent est vrai et sincère, et correspond à ce que vivent beaucoup d’entre nous. L’adolescent réveille la jeunesse du trentenaire qui l’aide à surmonter les difficultés d’un monde qui est parfois extrêmement cruel avec les jeunes gays. Au bout d’un moment, les rôles s’inversent. Il en ressort une joyeuse folie qui fait du bien, car elle est sincère et enthousiasmante.

Tu ne crains pas de déconcerter les lecteurs qui t’ont découvert avec « Un Amour de soumis » ou « L’Amour d’un Maître » ?

Je vis une véritable histoire d’amour avec mes lecteurs, alors je travaille dur pour ne pas les lasser. Les amateurs de BDSM connaissent mon univers et savent que j’ai besoin de me renouveler pour ne pas écrire constamment le même livre.

J’ai la chance d’avoir un lectorat intelligent et ouvert, qui cherche à vivre des expériences originales. La qualité de mes lecteurs est le plus beau compliment. Mais cela m’oblige à être exigeant. J’adore ce challenge. J’ai envie de surprendre et d’emmener les lecteurs dans des situations et des émotions fortes et inattendues. C’est comme un jeu entre eux et moi.

Tu ne crains pas d’aller trop loin cette fois dans la provocation, avec « Les Amants Inséparables » ?

Les GAFAMs sont en train d’instaurer une dictature morale puritaine digne de la France du XVIe siècle. Il y a de nombreux livres qui ne pourraient plus paraître aujourd’hui. Je pense aux correspondances de Roger Peyrefitte et Henry de Montherlant, aux romans du Marquis de Sade…

Mais nous vivons dans un pays libre, où la sexualité n’est pas obscène et où on ne confond pas nudité et pornographie. Je suis de près ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Les ados n’ont jamais été si bien informés à propos de la sexualité.

Le personnage d’Eliott représente ces jeunes d’aujourd’hui, à la fois libérés, décomplexés, impatients d’exprimer leur sexualité. Thomas ne cherche d’ailleurs pas à coucher avec lui. Le véritable personnage principal de ce livre, c’est le désir qui s’empare de nos sens et nous contraint à nous soumettre à ses exigences.

On retombe un peu dans le schéma de la domination et du soumis…

Exactement. Le BDSM n’est pas une invention perverse, c’est la vie toute entière qui est BDSM.

Ce nouveau roman de Taram Boyle est à mettre sous le sapin de tous vos amis, amants ou juste pour l’être aimé !

Profitez en pour découvrir tout l’oeuvre de Taram Boyle !