Alors que Finally Enough live, l’album de remix de Madonna, est un succès et que tous ses albums sont en train d’être réédités en vynil, retour sur le parcours flamboyant de queen de la pop.
Madone de la pop planétaire qui a traversé toutes les modes, du disco au funk, en passant par la folk ou l’électro, imposant et revisitant toujours son image glamour, sexy et totalement maîtrisée.
En quarante ans de carrière, Madonna Louise Ciccone, venue du Michigan, a conquis New York, puis l’Amérique, et la planète entière avec un chapelet de tubes naviguant entre pop, disco, funk et électro. Imposant au passage une image glamour et sexy totalement maîtrisée.

Alors que son anthologie (Finally Enough Love : 50 Number Ones) est un gros succès et que tous ses albums sont réédités en vynil, voici une sélection de tube, de Burning Up à I Love New York ».
“Burning Up” (1983)
Un souvenir, une découverte. En 1983, un showcase organisé par une radio dans l’ancienne piscine d’Orléans, à deux pas de la place Denfert-Rochereau (Paris 14e). Là où j’avais appris à nager quelques années auparavant. Et où une Madonna encore à peine connue présentait son deuxième single, le très addictif Burning Up, avec son bondissant rythme synthétique. Et l’apprentie superstar de se révéler déjà maîtresse de ses mouvements, de sa présence, de sa farouche détermination à devenir sous peu, à force de travail, la plus incontournable des « lucky stars » des 80’s.
“Material Girl” (1984)
Quand la môme Ciccone se rêve en Marilyn, elle rejoue une scène entière des Hommes préfèrent les blondes et en profite pour se mettre Keith Carradine dans la poche. Gonflé. Avec sa vulgarité décomplexée (dans les cours d’école, il se murmurait qu’elle venait du porno) et son tempérament en acier trempé, le sex-symbol s’érige crânement. Mais garde le contrôle : Madonna, c’est Marilyn avertie, plus cucul du tout, et qui maîtrise le sien, de popotin, comme une arme de marketing. Vierge et putain, à l’image de l’Amérique.
“Like a Virgin” (1985)
Avant son deuxième album, Madonna s’était déjà imposée comme reine du dancefloor, doublée d’une peste internationale (expérience personnelle vécue lors d’un tournage télé pour Sex Machine !). Avec Like a Virgin, elle enfonçait le clou, en Marilyn sulfureuse au romantisme vénéneux. Le groove infernal annonce la boucle parfaite à venir de Into the Groove et le propos n’en finit pas, à l’instar du débat culte qui ouvre le Reservoir Dogs de Tarantino, d’interroger sur le sens de la chanson. Profession de foi d’une belle ingénue ou confession d’une cochonne ?
“Into the Groove” (1985)
Combien de gamines ont, en 1985, acheté des mitaines ou des gants en dentelle après avoir regardé le clip de Into the Groove, un montage d’images du film Recherche Susan désespérément ? Une palanquée, dans le monde entier. Le morceau paraît simple mais, comme toutes les évidences, il repose sur une rythmique proche de la perfection pour danser. Une boîte à rythme cassante qui vient fouetter une ligne de basse ondulante et synthétique, aussi élastique que le chewing-gum de Susan. Danseuse avant d’être chanteuse, Madonna n’a jamais sacrifié à la médiocrité quand il est question de faire un classique du dancefloor.
“Live to Tell” (1986)
Si vous en avez l’occasion, jetez un œil sur Comme un chien enragé (édité en Blu-ray par Carlotta), avec les tout jeunes Sean et Chris Penn et un excellent Christopher Walken. Parmi ses nombreuses qualités, le film offre une surprise d’ordre musical avec Live to Tell, plus à sa place dans le générique final que dans le fade album True Blue. Les synthés, la dramatisation naïve et la rythmique au pilon résonnent bien avec les bleus et demi-jours, la belle gueule de Sean Penn et l’inquiétante stature de Walken : l’esthétique des années 80 servie sur un plateau.
“Who’s That Girl” (1987)
Le film, comédie burlesque et plutôt cocasse, a fait un bide à sa sortie, mais n’a pas trop mal vieilli – et a offert à Madonna son rôle le plus convaincant. Cela vaut pour la chanson-titre funky de la BO, qui campe alors une jeune chanteuse au tempérament joueur et dont la fraîcheur perdure. Elle est la chica du Michigan adepte de rythmes latino, la brunette gouailleuse au chapeau boyish qui ne se prend pas encore trop au sérieux, la star délurée, mais ambitieuse, qui remplit déjà des stades et dont l’ascension ne fait que commencer.
“Like a Prayer” (1989)
La Ciccone a 30 ans, sort d’une année sombre, son histoire explosive avec Sean Penn finit en divorce. Traquée par une meute (blanche), elle se réfugie dans une église et trouve le seul soutien d’un Christ (noir). La vidéo de Like a Prayer a plus fait parler que la chanson elle-même, sa profusion d’imagerie catholique ayant déplu au Vatican (et le goût du scandale découragé Pepsi). Il est vrai que quand Madonna dit se mettre à genoux pour envoyer quelqu’un au septième ciel, on peut avoir des doutes. Mais la ferveur rythmique et lyrique emporte le morceau, la madone pop n’embrase pas seulement les crucifix, elle brise la barrière entre incarnation profane et décorum liturgique (orgue, chœur gospel). Un sommet.
“Justify My Love” (1990)
« Waaanting, neeeeding, waiiiting… » En un refrain torride murmuré sur une boucle de batterie hypnotique, la pop star des années disco amorce sa mue électro. Voix gonflée de désir et blondeur Marilyn, la madone a trouvé son glam, que le photographe Jean-Baptiste Mondino va sublimer dans un clip érotique et chic qui sera la première œuvre audiovisuelle bannie de l’antenne par MTV. Depuis, la chanteuse a multiplié les provocations sexuelles, de façon bien plus trash, mais jamais avec autant de style.
“Secret” (1994)
Ce n’est sans doute pas le texte le plus complexe de Madonna – l’histoire d’un amant détenteur d’un mystérieux secret –, mais à sa sortie, en 1994, Secret, premier single de Bedtime Stories, son sixième album, incarne une mue audacieuse. Exit la pop dansante des années 80, bonjour le groove R’n’B folk à la sauce Madonna, suave et ondulante. Une réussite, à l’image du clip, où la queen bitch peroxydée, teint diaphane à la Jean Harlow, déambule dans Harlem et investit le mythique Lenox Lounge, temple du jazz new-yorkais.
“Frozen” (1998)
Madonna, qui a donné naissance à son premier enfant, Lourdes, amorce un virage. Sur ce single annonçant l’album Ray of Light, elle semble lâcher un trop-plein d’émotion. Sa voix, pure comme jamais, plane sur un lit de cordes délicatement secoué par des syncopes de percussions et quelques échos venus du dub. La production d’orfèvre signée William Orbit provoque la rencontre entre musique classique et électronique, ponctuée d’ondulations orientales. S’en dégagent une dramaturgie digne d’une B.O. de film romantico-épique et une sensualité chaudement recommandée pour une séance de câlins.
“Ray of Light” (1998)
Auréolée de sa prestation dans Evita (1996), le film dans lequel elle incarna la diva argentine Eva Perón, Madonna surfe sur son aura planétaire. Sortie en 1998 sur l’album du même nom, Ray of Light poursuit avec brio le virage musical entamé quatre ans plus tôt avec Bedtime Stories, mais cette fois-ci Madonna explore des contrées électro et techno-pop, avec toujours cette voix envoûtante, qui a rarement sonné avec tant d’ampleur. L’album est un immense succès, et cette chanson, magnifique, n’y est pas étrangère.
“Music”(2000)
Et si, avec ce hit qui traverse les années sans prendre une ride, Madonna avait révolutionné l’électro-disco-funk ? Avec son beat métronomique et puissant, ses sons de synthé venus d’un autre monde et ses voix déformées au vocoder et au delay, Music possède une dynamique et un son futuriste en diable. Le genre de morceau qui fait mouche dès les premières mesures dans une soirée. Mirwais Ahmadzaï, ex-guitariste de Taxi Girl, réalise ici un coup de maître. Madonna greffe sur sa composition des paroles célébrant le pouvoir de la musique pour rassembler les êtres humains.
“American Life” (2003)
Chanson mal-aimée d’un album mal-aimé. Madonna poursuit sa collaboration avec Mirwais, entamée sur Music. Électro dépouillée et sons acoustiques. Une fois de plus, une première version du clip (fustigeant l’intervention américaine en Irak) a volé la vedette à la chanson. Celle-ci vaut pourtant le détour, alternant les voix et les humeurs, débutant a cappella, scandée façon R’n’B, purement lyrique au refrain (sublimant son ambiguïté), s’énervant plus loin en rap (le morceau fut samplé par Missy Elliott). Depuis Material Girl, Madonna n’a cessé de mettre à jour son rapport tumultueux au « rêve américain ». Jusqu’à poser ici en émule tardive du Che. Trop déroutant pour les fans ?
“I Love New York” (2005)
Lassé de Hung Up et de son sample d’ABBA ? I Love New York vous tend ses bras stéroïdés, comme une version bodybuildée du I Wanna Be Your Dog, des Stooges, dont le morceau reprend la basse mais pas vraiment l’esprit trash de Detroit. Dans le club new-yorkais de la madone, l’héroïne a depuis longtemps laissé sa place à l’ecstasy. Madonna livre ses Confessions on a Dancefloor au producteur anglais Stuart Price (Les Rythmes Digitales), qui les plonge dans un déluge de basses subsoniques et de montées aussi vulgaires qu’efficaces. « New York n’est pas pour les petites chattes qui minaudent. » Est-ce assez clair ?
Et vous quels sont vos hits de Madonna préférés ?
(c) Télérama
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