La Cour suprême des Etats-Unis a récemment rendu une décision historique en faveur d’une créatrice de sites web qui a refusé de produire des sites pour des mariages de couples de même sexe. Cette décision marque un tournant dans la lutte pour les droits LGBTQ+ aux États-Unis et suscite un débat animé au sein de la société.
Certains soutiennent que cette décision est une victoire pour la liberté religieuse et la liberté d’expression. Ils affirment que les créateurs de sites web, en tant qu’artistes et artisans, devraient être en mesure de choisir les projets auxquels ils veulent participer, en fonction de leurs convictions personnelles. Ils estiment également que contraindre une personne à créer un contenu qui va à l’encontre de ses croyances constitue une violation de ses droits fondamentaux.
Cependant, d’autres voix s’élèvent pour critiquer cette décision, la qualifiant de discrimination légitimée. Ces critiques soulignent que le refus de fournir des services aux couples de même sexe constitue une forme de discrimination basée sur l’orientation sexuelle, ce qui va à l’encontre des principes d’égalité et de non-discrimination. Ils font valoir que les entreprises ne devraient pas pouvoir choisir leurs clients en fonction de critères discriminatoires.
Cette décision soulève également des questions sur l’équilibre entre les droits des individus et les intérêts de la société. Certaines personnes craignent que cela ouvre la porte à d’autres formes de discrimination, non seulement contre la communauté LGBTQ+, mais aussi contre d’autres groupes minoritaires. D’autres se demandent si la législation antidiscrimination devrait être modifiée pour mieux prendre en compte les convictions religieuses.
Dans tous les cas, cette décision de la Cour suprême a des répercussions significatives et nourrit le débat autour des droits des LGBTQ+ et de la portée de la liberté religieuse et de la liberté d’expression.

Le président américain Joe Biden s’est dit « très inquiet » du risque accru de discriminations contre les personnes LGBT+ après l’arrêt de la Cour suprême.
« Aux Etats-Unis, personne ne devrait être discriminé en raison de qui il est ou de qui il aime », a affirmé le dirigeant démocrate dans un communiqué.
Les entreprises dont les services ont une valeur créative, peuvent invoquer leur liberté d’expression pour ne pas fournir un service allant à l’encontre de leurs valeurs, a jugé la haute institution à une majorité de six juges sur neuf.
Le Premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté d’expression, « conçoit les Etats-Unis comme une endroit riche et complexe, où les gens sont libres de penser et d’exprimer ce qu’ils veulent, pas ce que le gouvernement leur demande », écrit le magistrat Neil Gorsuch en leur nom.
« Le Colorado essaie de renier cette promesse », ajoute-t-il.
Cet Etat interdit depuis 2008 aux commerçants de pratiquer des discriminations liées à l’orientation sexuelle sous peine d’amende pouvant aller jusqu’à 500 dollars.
Cette législation avait déjà été contestée par un pâtissier chrétien qui refusait de faire un gâteau pour un mariage entre personnes de même sexe.
La Cour suprême lui avait donné raison en 2018 mais sur des motifs techniques, sans édicter de grands principes.
Une créatrice de site web, Lorie Smith était revenue à la charge, en portant plainte contre la loi du Colorado qui, selon elle, la force à produire « un message » contraire à ses convictions chrétiennes.
Elle a obtenu gain de cause vendredi, la Cour estimant que son activité, même si elle est commerciale, relève de la liberté d’expression.
« Déterminer ce qui est une activité expressive protégée par le Premier amendement pose parfois des questions difficiles, mais ce n’est pas le cas dans ce dossier », écrit Neil Gorsuch avec l’appui des cinq autres magistrats conservateurs de la Cour.
Comme la veille, quand la haute juridiction a mis un terme aux politiques de discrimination positive à l’université, les trois juges progressistes ont exprimé leur désaccord avec force.
« Aujourd’hui la Cour a, pour la première fois de son histoire, donné un droit constitutionnel à un commerce ouvert au public de refuser de servir » des clients protégés par des lois anti-discriminations, a déploré la juge Sonia Sotomayor en leur nom.
AFP
En savoir plus sur La Gay Life
Subscribe to get the latest posts sent to your email.