Deux hommes condamnés pour avoir agressé un couple homosexuel à Castelsagrat en 2023.
Le tribunal correctionnel de Montauban étudiait un dossier d’injures et de violences homophobes perpétrées le 21 mai 2023 à Castelsagrat, en marge d’une fête de village.

Plusieurs individus alcoolisés ont ainsi squatté le palier d’un couple d’hommes avant de les traiter de « pédés » et de « salopes ». « Mais viens, n’aie pas peur mon mignon. Ou plutôt, ma mignonne », entendent, en ouvrant leur porte, les deux victimes qui font déjà l’objet d’insultes depuis plusieurs semaines. Et la situation dérape davantage.
Alors que l’un des deux plaignants part au contact, il est alors violemment poussé et chute, la tête la première, sur le trottoir. Sapeurs-pompiers et gendarmes sont dépêchés sur place, le blessé est hospitalisé pour être suturé.
Le médecin légiste décrète 3 jours d’incapacité totale de travail (ITT) et les investigations des enquêteurs permettent d’identifier deux protagonistes de cette soirée aux relents nauséabonds.
Pour autant, Romain est seul à comparaître. Lucas, son complice, n’ayant manifestement pas jugé bon de faire le déplacement. « Je suis seul à assumer mes actes mais je me suis fait avoir par le mouvement de groupe. Je ne savais même que ces personnes étaient gays », assure Romain qui, d’après des images de vidéosurveillance, est celui qui a poussé la victime à terre. « J’ai dit des mots méchants comme pédé, c’est vrai. Et vu que ça s’échauffait un peu, j’ai poussé quelqu’un. Je m’excuse auprès de ce couple car en plus, je ne suis même pas homophobe », poursuit le prévenu qui comparaît libre.

Des violences requalifiées
L’avocate du couple agressé relève que ce « dossier laisse une désagréable impression ». D’autant plus que ces faits s’inscrivent « dans un contexte plus large ». « Cet événement a poussé mes clients a déménagé alors que cet achat était pour eux synonyme d’une nouvelle vie. On a brisé leur rêve et leur sentiment de sécurité. Et cela a également été le déclencheur d’une tentative de suicide », plaide Me Marilou Barthe, en partie civile.
La procureure Lisa Kratz tempère en évoquant des « plaignants particuliers » et même « vindicatifs ». Selon elle, les injures homophobes sont caractérisées mais pas les violences. Elle requiert une amende de 600 € et 250 € pour les frais d’avocat à l’encontre des deux prévenus.
En défense, Me Hadrien Saez est satisfait. Certes, son client a fait preuve d’un « comportement lâche et détestable ». « Mais ce n’est pas une brute épaisse homophobe ». Rien dans son casier judiciaire ne dit le contraire.
Les faits sont requalifiés en violences simples mais l’infraction d’injures homophobes est maintenue. Comme requis par le ministère public, Romain et Lucas doivent s’acquitter de 850 € chacun.
Source La Dépêche
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